Galerie virtuelle de syl
Photo présentation

Syl appartient à cette génération d'artistes qui se sont emparés des technologies nouvelles pour laisser s'exprimer à toute force leur talent. Son oeuvre n'est pas seulement le fruit de sa pensée relayée par sa main. Ses outils sont multiples.
Depuis la main préhistorique trempée dans une décoction de terre en passant par le fusain, le crayon, la tempera ou les pigments liés à l'huile, l'homme a créé des quantités de techniques, mises au service des représentations qu'il voulait partager avec ses contemporains. De même que les créations pariétales ont cédé la place aux créations murales quand l'homme s'est sédentarisé, l'art, toujours en mouvement, s'empare des pratiques de son temps, sans jamais abandonner celles antérieures. C'est là sa grande force : l'art tient compte de son histoire. Il ne détruit pas ce que les générations précédentes ont construit pour s'affirmer : il est ainsi toujours le reflet de son époque. Quant aux artistes, quel que soit le médium employé, la technique, leur démarche créatrice est toujours la même : offrir à ceux qui croisent leurs oeuvres, un indispensable regard sur le monde.
" J'ai toujours dessiné, confesse Syl à ses visiteurs. L'ordinateur m'a donné l'envie d'aller plus loin et j'ai découvert que la palette graphique était un outil comme un autre. " Après des études d'art qui l'autorisent à conserver toute sa fraîcheur créatrice, elle travaille à la mise en page de publications, un travail qui l'oblige à la rigueur. Il lui arrive de produire quelques huiles, des dessins ou des lavis, mais pour l'essentiel, Syl " triture le pixel " comme elle dit. Son travail de Syl est un astucieux mariage d'image photographique, d'image dessinée et scannée, de superpositions de calques (ce qui lui permet d'agir sur ses oeuvres de l'intérieur...) et d'utilisation de la palette graphique. Une fois conçue avec cette technique mixte, l'oeuvre est ensuite tirée en grand format en 8 exemplaires selon un procédé photographique.
Les oeuvres de Syl allument les yeux des spectateurs. " Je peins des gens que j'aime pour que les gens m'aiment, avoue-t-elle sans ambages. J'aime quand la vitalité que j'ai mise dans mon travail, rayonne. " Nous ne sommes plus ici dans l'expression spontanée et l'émotion directe, revendiquées par le siècle et demi précédent. Nous voilà dans le réfléchi, le mûri et un sentiment qui conserve toute sa force au fil du temps. Syl ne peint que des portraits d'atmosphère baignés dans une ambiance à la Turner, un peintre qu'elle adore. Plus que des images dérisoires et vouées à la disparition, elle capte l'énergie éternelle qui émane de ses sujets. Musiciens, enfants en situation, instantanés, naïades, la palette encore étroite de cette jeune artiste ne demande qu'à s'étoffer. Elle illustre en connaissance de cause ce qu'écrivait Oscar Wilde dans Le Portrait de Dorian Gray : " Tout portrait qu'on peint avec âme est un portrait, non du modèle, mais de l'artiste. "

Alain Coudert